Une pièce d'amateur
En philatélie, une pièce d'amateur est un timbre ou un document qui combine rareté et originalité et qui va particulièrement intéresser les amateurs spécialistes d'un domaine précis de la collection des timbres qu'ils soient postaux ou fiscaux.
Ces pièces d'amateur constituent une sorte de Graal pour le collectionneur.
Le catalogue Yvert et Tellier précise que ce type de pièces se voient accorder un prix d'amateur dans le cas d'une " pièce très rare dont le prix ne peut être fixé que par accord au coup par coup entre l'acheteur et le vendeur ".
Voici un exemple d'une pièce d'amateur :
Ce papier est timbré avec l'empreinte humide de l'Empire en rouge destinée à la Hollande ultérieurement rapatrié en France (en haut à gauche) biffée à la plume, contre-timbrée par les empreintes humides et sèches de la débite de la Restauration. (Remarque : le timbre sec a également été caviardé par deux traits de plume).
Ce document est déjà rare en lui-même.
Mais ce qui va lui conférer à mes yeux le statut de pièce d'amateur, ce sont les contremarques de la loi de 1816.
En effet, initialement, il a été apposé par erreur sur ce papier la contremarque 50 C. EN SUS - LOI DE 1816. S'apercevant de son erreur, l'agent de l'Administration a alors rectifié sa bévue en deux temps : d'une part en apposant la bonne contremarque indiquant cette fois 2/5 EN SUS - LOI DE 1816 sur la marque erronée de manière à la masquer puis en la tamponnant à nouveau à gauche de ces deux contremarques.
" Pièce très rare dont le prix ne peut être fixé que par accord au coup par coup entre l'acheteur et le vendeur " vous disais-je plus haut. Certes, mais en philatélie fiscale les prix pratiqués n'ont rien à voir avec ceux de la philatélie postale.
Alors plutôt que de m'en séparer pour quelques dizaines d'euros, je vais la conserver bien précieusement appliquant en cela les conseils du Général Martinage (qui était alors Vice-Président de la SFPF) qui m'avait dit alors que je débutais en philatélie et que je lui présentais un rare affranchissement de dimension : " Conservez cette pièce car si vous vous en sépariez, vous le regretteriez plus tard ".
Il avait parfaitement raison et, alors que fauché comme les blés à l'époque, quand bien même les quelques centaines de francs que j'aurais pu espérer en cédant le fragment que je lui montrais auraient été de nature à améliorer mon ordinaire, j'ai suivi ses conseils et j'avoue que je n'ai pas eu à m'en plaindre car je savoure désormais de temps à autre le fait d'avoir toujours cette pièce d'amateur dans ma collection ; la voici :