Quand Brassens montrait patte blanche

J'ai particulièrement apprécié le documentaire " Brassens par Brassens " diffusé ces derniers jours sur France 3. Celui-ci nous fait découvrir l'intimité du poète en nous présentant de nombreux documents souvent inédits (des carnets, des films de sa famille, avec Jeanne ou les copains, des souvenirs de vacances...) provenant des archives personnelles de l'auteur, le tout évidemment ponctué des inoubliables chansons de l'artiste.

Mais je suis décidément incorrigible, car à la 37^ème minute de cette émission apparaît une carte d'identité de Brassens et je n'ai pas pu m'empêcher de vous la présenter :

C.N.I. de G. Brassens au tarif de 70 F. délivrée le 6 février 1952

Oui, incorrigible car je me suis précipité sur cette carte nationale d'identité (C.N.I.) pour savoir quelle était la faciale indiquée sur l'empreinte à l'extraordinaire du département de la Seine en haut à gauche. Vous lisez comme moi 70 F. ; cela correspond au tarif des cartes d'identité de l'article 8 du décret n° 51-32 du 9 janvier 1951, tarif en vigueur à la date de délivrance de la carte, le 6 février 1952.

Naturellement, je ne me suis pas contenté d'étudier ce fiscal. J'ai noté que l'artiste, avec élégance, avait indiqué au titre de sa profession : " Homme de lettres " et ai ressenti une certaine émotion à la lecture de son adresse parisienne, au 9 de l'impasse Florimont ; j'ai même pu grâce à ce document rajouter un point en commun avec l'ami Georges à savoir partager la même taille : 1,77 m.

Certes, cette dernière information n'est peut-être pas du plus grand intérêt, mais elle permet de contredire la taille donnée par divers sites sur internet :

Une autre carte d'identité de G. Brassens est visible sur internet :

C.N.I. de G. Brassens au tarif de 2,50 F. délivrée le 20 février 1967

Comme on ne dispose que de ce côté de la carte, il n'est pas possible de vous en montrer le timbre fiscal ; qu'à cela ne tienne, vous auriez vu alors un timbre à la faciale de 2,50 francs (Tarif du 28 décembre 1959)

On remarquera pour finir que sur cette carte notre homme, s'il n'avait pas pris la grosse tête, avait toutefois gagné 1 centimètre pour mesurer désormais 1,78 m et que malgré son considérable succès il était toujours domicilié au 9 de l'impasse Florimont chez Jeanne, où jamais il n'avait dû montrer patte blanche et encore moins sa carte d'identité.