Une histoire de trous
J'fais des trous, des petits trous, encore des petits trous
Des petits trous, des petits trous, toujours des petits trous...
On connaît la chanson.
En philatélie, un trou sur un timbre est un défaut important qui fait perdre beaucoup de valeur à la pièce qui en est affecté.
Mais vous-même, savez-vous repérer les trous et les identifier ?
Certains me répondront immédiatement : " Mais pour qui nous prend-il ? Bien évidemment ! Je sais reconnaître un trou du premier coup d'oeil ! ".
Si tel est le cas, loin de moi l'idée d'offenser les fins connaisseurs ; aussi n'est-ce pas à eux que s'adresse mon propos du jour mais plus modestement aux néophytes sur la question... s'il en est ?
Voilà ; maintenant que les experts ont passé leur chemin, je peux donc m'adresser à vous, amis et amies désireux d'en savoir plus sur le sujet. En effet, la chose n'est pas si innocente qu'il n'y paraît, car on peut se trouver tour à tour en face d'un trou d'aiguille, d'un trou d'épingle, d'un trou vermiculaire ou encore d'un trou à l'emporte-pièce.
Essayons d'y voir plus clair, voulez-vous. (n'oubliez pas, le cas échéant, de cliquer sur l'image pour la grossir)
Premier cas de figure : voici un timbre d'effet de commerce affecté d'un trou :
Avez-vous repéré ce trou ?
Pas forcément ? Qu'importe, cela va être plus facile en examinant le verso :
Alors, une fois la chose repérée, sous quel nom la désigner ?
Il s'agit ici d'un trou d'aiguille ou d'épingle (comme vous préférez) réalisé par la perforation d'une petite tige de métal pointue généralement utilisée pour attacher ou relier des papiers entre-eux.
Ce trou s'identifie par le renflement laissé par le passage de l'aiguille qui a écarté les fibres du papier lors de la perforation, en voici une illustration en gros plan :
Deuxième cas de figure avec cette fois-ci un fiscal de dimension :
Même constat, repérage délicat au recto mais nettement plus aisé au verso :
Verdict : trou vermiculaire !
De quoi s'agit-il ? Tout simplement d'un trou provenant d'un petit glouton, insecte papivore de son état, qui s'est délecté en son temps de notre malheureux timbre. (soit dit en passant, notre dégustateur n'a pas dû trouver le papier à son goût ou bien s'est étouffé avec l'encre du timbre car les dégâts restent limités à un trou minuscule alors qu'ils peuvent parfois s'apparenter à de la dentelle, à la manière du document que je vous avais présenté naguère)
Dans le détail, cela donne ceci :
Ici, le trou est net comme effectué avec une perceuse. Pas de renflement de papier au verso, contrairement au trou d'aiguille. Vous l'avez compris, la funeste bestiole a avalé le papier, quoi de plus normal du reste pour un papivore qui se respecte.
Restent les trous à l'emporte-pièce pour lesquels nous ne rentrerons pas dans le détail. Ils ont été pratiqués par exemple sur les timbres-poste de hautes faciales apposés sur les bulletins de colis-postaux d'Alsace-Lorraine, vous en avez une illustration ici.
Alors à l'avenir, ouvrez l'oeil et ne vous trompez plus de trou. Vous disposez désormais, je l'espère, d'informations vous permettant d'y voir plus clair.