La taxe de luxe, ce n'est pas qu'au Monopoly...
Taxe de luxe. Pendant longtemps, cette expression est restée associée dans mon esprit à la case du Monopoly où je m'obstinais à tomber pour me faire immédiatement délester de 10. 000 francs.
Devenu collectionneur, cette taxe de luxe a changé de sens et m'a donné des motifs de satisfaction, comme dans le cas du document que je vous présente aujourd'hui.
Le 30 janvier 1919, le courtier en paille, fourrage et autres fournitures agricoles, au nom prédestiné de D. VACHE a vendu pour la somme de 5 000 francs (soit 6 400 € de 2012) une automobile Renault 4 cylindres au sieur POCHY.
Cette transaction a logiquement fait l'objet de l'application de la taxe de luxe alors en vigueur (taxe de 10 % instituée par la loi du 31 décembre 1917).
Pour le paiement de la taxe, le vendeur a utilisé les timbres de taxe de luxe créés par le décret du 29 mars 1918, soit 10 timbres à 50 francs, pour obtenir le montant de 500 francs.
Il aurait éventuellement pu s'épargner de la salive en utilisant la quotité à 500 francs :
mais le bureau dont dépendait notre courtier ne disposait vraisemblablement pas de cette faciale élevée.
Ces timbres ont ensuite été annulés par la mention manuscrite " Avignon - Le 30 janvier 1919 " complétée par la signature du vendeur. Ces dix fiscaux ont également été annulés par la griffe des bureaux d'enregistrement n° 164 (Avignon, Actes Civils).
Etant donnée la brièveté de leur utilisation, les timbres de taxe de luxe se rencontrent rarement sur document.